MAISON DES TYREL
SIRES, puis PRINCES DE POIX
(EN PICARDIE)
Cette ancienne maison des Tyrel est aujourd'hui représentée
par deux branches principales l'une connue sous le nom de Moyencourt,
et l'autre sous celui de Poix, et forme deux familles différentes
quoique issues l'une et l'autre de la même tige (1). (1)(4)
Dumont de Moyencourt, ,manuscrit.
Originaire de la Normandie (2), la maison des Tyrel est
très-ancienne et semble être issue elle-même des premiers
ducs de Normandie; mais la preuve nous manque. (2)
Voyez aux Pièces Justificatives des Moyencourt, n°2.
Toutefois, dans une charte de l'année 1O3O, donnée en faveur
de l'église primatiale de Rouen, on voit figurer Gauthier Tyrel,
et il y est dit que ce seigneur était près parent de Robert
(3), comte ou duc de Normandie (4). (3) Robert 1er,
surnommé le Diable ou le Magnifique, 6 duc de Normandie; mort le
2 juillet 1035. Il fut le père de Guillaume le Conquérant,
roi d'Angleterre. (1)(4) Dumont de Moyencourt, ,manuscrit.
Sans toutefois discuter ces données, qui d'ailleurs
pourraient être vraies, nous ne pouvons les admettre ; et si nous
les donnons ici, ce n'est qu'à titre de simples renseignements.
La maison Tyrel n'est pas moins ancienne en Picardie qu'en Normandie,
où son nom est connu dès le commencement du onzième
siècle. Ses membres se sont rendus 30
céIèbres par leurs riches possessions seigneuriales dans
la Picardie, et par les hautes charges qu'ils ont exercées dans
cette province.
Les Tyrel de Poix ont figuré aux croisades; ils
ont rempli différentes charges à la cour de nos rois, telles
que celles d'échanson, de maître d'hôtel, de chambellan,
de gentilshommes de la chambre, etc., etc. Ils ont produit, en outre,
un grand amiral de France (en 1418), des gouverneurs de villes, un grand
nombre d'officiers généraux, supérieurs et autres
de tous grades, des armées de terre et de mer, dont plusieurs sont
morts sur les champs de bataille. Ils ont aussi fourni un chanoine-comte
de Lyon, un vicaire général à l'église de
Saintes, divers abbés aux abbayes, dont un fut le dernier abbé-commandataire
d'Aumale ; plus, quatre chevaliers de l'ordre de Malte, et plusieurs chevaliers
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Seigneuries et fiefs. - La maison Tyrel de Poix,
avec ses deux branches, vivantes aujourd'hui, a possédé,
soit en totalité ou soit en partie, près de 100 terres,
seigneuries et fiefs. Les Tyrel ont été sires de
Poix, de Brimeu, de Conty, de Frémontiers, de Moreuil et
de Ribécourt; - vicomtes d'Equennes et de Saint-Maxent en
Vimeux; - barons d'Angles et de Prunget; - seigneurs d'Agnières,
Arcy-Sainte-Restitue, Arquèves, Artonges, Auges, Barberoux, Bellefont,
Bergicourt, Bettembos, Blancfossés, Blangy-sous-Poix, Bonnay, Braquencourt,
Bussy-lès-Poix, Camps, Caullières, Chabenet, Charny, Chatelobe,
Coudray, Courcelles-sousMoyencourt, Cousay, Croixrault, Cueilly, Cuvilly,
Eplessier, Eramecourt, Famechon, Forges, Fougère, Fraigne, Freétin,
Fricamps, Gannes, Gauville, Hescamps, Houdainville, Hucart, Huppy, Hurelle,
Ignaucourt, La Barre, La Chapelle-sous-Poix, La Chaume, La Ferandière,
La Genestière, La Horbe, La Mardelle, La Massais, la Neuville,
La Noue, La Rocherolle, La Verrière, Lenglentier, Lentilly, Les
Bordes, Les Bretons, Les Carts, Lignières-Châtelain, Marécreux,
Mareuil-en-Dôle, Marlers, Meigneux, Mérieourt, 31
Montchenin, Montensault, Montigny, Moyencourt-Poix, Nanps-au-Mont, Néronville,
Neuville-au-Marché, Périgny, plainpinard, Prouville, Quesnoy,
Quevauvillers, Relonnier, Revelles, Rolomer, Rune, Saint-Aubin-Montenoy,
Saint-Romain , Sainte-Ségré, Saulchoy-Sous-Poix, Séchelles,
Tendu, Thérouanne, Thieulloy-la-Ville, Vadancourt, Vespières,
Vesquennes, Vilemort, Villermain, etc., en Picardie, en Berry, en Bretagne,
en Cambrésis, en Poitou, en Touraine, en Valois et en Vermandois
(1).
Outre ces seigneuries, un grand nombre de fiefs relevaient,
soit en plein fief, ou soit en arrière fief, des sires de Poix
(2). (1)(2) Généalogie des Tyrel,
sires De Poix, manuscrit.
La maison de Tyrel était déjà en possession
de la terre de Poix dès l'année 1030; ses membres prirent
dans la suite la qualité de Sires, puis de Princes
de Poix; mais les plus anciens titres que l'on trouve de cette dernière
qualification remontent à Hugues Ier Tyrel, et sont des années
1153, 1155 et 1159. Gauthier V Tyrel se qualifiait par la grâce
de Dieu, seigneur de Poix, comme on le voit par des titres de 1210,
1216, et même dans son testament fait en 1227. Hugues III Tyrel
prenait les qualités de chevalier, sire et prince de Poix, vicomte
Desquene, etc., comme le prouvent des titres sur parchemins rapportés
aux années 1236, 1247, 1253 et 1262 (3).(3)(4)
Dumont de Moyencourt, manuscrit. - Voyez aux Pièces justificatives
des Moyencoutl, n° 3.
Cette maison a conservé la terre et seigneurie de
Poix jusqu'en 1417, époque à laquelle mourut Philippe Tyrel,
dernier mâle de la branche aînée. Elle a formé
cinq branches principales, savoir : 1re branche, les Tyrel, sires de Poix;
2e, celle de Moyencourt; 3e, celle d'Ignaucourt; 4e, celle de Séchelles,
et la 5e, celle de Poix. Trois de ces branches se sont éteintes
successivement ; les branches de Moyencourt et de Poix sont
les seules qui existent encore aujourd'hui avec honneur (4). (3)(4)
Dumont de Moyencourt, manuscrit. - Voyez aux Pièces justificatives
des Moyencoutl, n° 3.
Nous rapporterons, en leur lieu, la filiation
de chacune 32 de ces branches
; nous commencerons par la branche aînée, qui suit.
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